L’économie sociale : pour un autre développement

Il aura fallu une crise mondiale sans précédent, véritable séisme financier puis économique et enfin social pour montrer que le capitalisme débridé, l’ultralibéralisme dominant nous menait tout droit à la catastrophe… Scandales financiers, gestion des entreprises l’œil rivé sur la bourse et l’oreille sur le diktat des actionnaires, irresponsabilité sociale, gabegie environnementale. Comment ne pas voir que tout cela sonne le glas du libéralisme, de la déréglementation et l’argent roi son corollaire. Lors du G20 de Londres, en avril, Nicolas Sarkozy parlait du nouveau « Bretton Woods » : il s'agissait alors de changer le monde, en interdisant les paradis fiscaux, en plafonnant les bonus, en réglementant mieux les banques…
Il en est pourtant, des banquiers et même des penseurs que rien n’effraie et qui, sans vergogne soufflent sur les braises au mépris des pires conséquences.
Je ne prétends pas en ces quelques lignes mettre à la raison les « cinglés de Wall Street » (JC Guillebaud – Sud Ouest du 23/08/09)
J’affirme pourtant qu’il est temps, grand temps de trouver de nouvelles cohérences, de meilleurs équilibres dont l’homme serait le centre. Et parmi toutes les pistes qui je l’espère ne manqueront pas de naître, il en est une que je voudrais voir se développer, celle du secteur social et solidaire. En imaginant un nouveau fonctionnement, le moment est venu de mettre en avant, plus et mieux, ce qui aujourd’hui marche dans notre société : L’Economie Sociale Solidaire et Durable. Elle est en fait déjà présente dans l’ensemble des secteurs de notre économie. L’Economie Sociale et Durable prend de nombreuses formes juridiques : associations, sociétés coopératives, insertion par l’activité économique, fondations, mutuelles… Ses formes juridiques s’appuient sur le principe «d’un homme, une voix», il n’y a pas de capital, ses finalités ne sont pas financières et personne ne peut en revendiquer la propriété. Aujourd’hui, on estime que ces structures emploient 10% des emplois salariés en France et s’appuient sur des millions de bénévoles.
Et ce n’est pas quelques accidents de parcours, comme celui de la CAMIF lâchement abandonnée à son sort par Sarkozy et ses compères, qui me démentiront que l’Economie Sociale et Solidaire est une voie d’avenir. Je pense, puisque je veux rester au niveau qui est le mien, que les collectivités territoriales doivent être des locomotives dans le développement de cette économie. Parce qu’elle peut être garante de valeurs auxquelles je crois avec tous les socialistes : Insertion Professionnelle, Formation, But non Lucratif, Redistribution des richesses, intérêt général. Parce qu’elle est très attachée a son territoire et qu’elle n’entre donc pas dans une logique de délocalisation. Parce qu’elle répond à un projet partagé qui tient compte des enjeux sociaux et environnementaux bien identifiés. Parce qu’enfin elle est un réservoir profond d’expérimentation économique et d’innovation sociale.

Face à la crise financière, dans l’urgence et sans doute aux abois, l’état a reversé plus de 60 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises traditionnelles du secteur commercial… En réponse les prébendes et les dividendes n’ont pas tardé à refleurir ! Alors, les collectivités locales doivent prendre le relai et aider le développement de l’Economie Sociale et Solidaire. Je n’ignore pas dans quelle situation la plupart se trouvent et qu’elles ont trop peu de solutions à ce jour pour aider suffisamment ce secteur à se développer.

Mais les collectivités locales ont en main quelques clés, comme la mise en avant des clauses d’insertion sur les marchés publics, la prise en compte dans ces marchés de labels existants : NF Environnement, Ecolabel Européen, Label FSC, Label HQE. Elles peuvent aussi accompagner financièrement ces initiatives dans leur création ou encore les aider à se structurer pour qu’elles puissent devenir plus fortes et parler «d’une seule voix».

Ces quelques lignes ne sont qu’un bien modeste écot auquel, je crois, tous ensemble on peut souscrire. Avec toujours, l’être humain au cœur du projet.

Plus qu’une différence !