Ondres

« On n'est pas dupes »

 

Après le revirement du Scot bayonnais, les Landais tapent du poing sur la table mais ne ferment pas la porte à une nouvelle négociation.

(photo archives Philippe Salvat)
Lionel Causse

 
PROPOS RECUEILLIS PAR
Mercredi soir, le Scot (1) de l'agglomération bayonnaise et du sud des Landes a refusé d'accorder l'exploitation commerciale au deuxième volet du projet des Allées shopping d'Ondres. Alors qu'il y a tout juste un an, ces mêmes membres avaient voté à l'unanimité le premier volet d'un projet déjà connu à l'époque dans sa globalité (54 000 m² de surface sur les 80 000 m² du projet total). Ce revirement intervient après que le projet phare de la zone, celui d'Ikea aux portes de Bayonne, a été validé. Un lien de cause à effet que n'hésitent pas à établir tous les acteurs landais portant le projet. Parmi eux, Lionel Causse, conseiller général PS du Seignanx.
« Sud Ouest ». Quand avez-vous senti que cela se tendait autour de votre projet ?
Lionel Causse. Cela s'est accéléré ces dernières semaines. Il y a eu une campagne de Jean Grenet (maire de Bayonne), de la CCI du Pays Basque, Magri est venu. Jean Grenet a besoin de dire à ses commerçants : « J'ai fait ce que j'ai pu, vous avez Ikea mais j'ai eu la peau d'Ondres, c'est un moindre mal. » On n'est pas dupes. Alors que c'est le dossier qui fait le moins de mal à Bayonne. Tout a été fait pour faire peur à tout le monde. Mais le statu quo, c'est la mort aussi. Notre zone est complémentaire, car notre objectif est d'être généraliste. La partie ameublement sera complémentaire d'Ikea. On vise le haut de gamme, plus petit, comme Maisons du monde. Le qualitatif. Tout a été validé il y a un an, y compris ce volet 2. Notre projet a toujours été présenté dans la globalité. Depuis le départ, ce sont les mêmes mètres carrés. Il n'y a aucun ajout. On est revenu aux vieux démons, au fonctionnement d'il y a vingt ans du district BAB : « Je te donne ça, tu prends ça. » Ce n'est pas à la hauteur des enjeux. Notamment des 1 000 emplois à la clé.
Est-ce que la question de se retirer du Scot se pose ?
On n'en est pas là. Le but est de convaincre que notre projet est bien pour le territoire. Nous allons faire rapidement le point avec le bureau du Scot. S'ils nous répondent que c'est irrévocable, on avisera. On ne s'interdit rien. Peut-être qu'il sera inscrit au Document d'aménagement commercial (DAC)… Si on le fait avec retard, ce sera un moindre mal. En tout cas, on n'abandonne pas le projet. Notre dossier est prêt à être déposé à la préfecture.
Allez-vous déposer quand même le dossier pour qu'il passe en CDAC (2) ?
Je n'ai pas la réponse aujourd'hui, notamment juridique. On se renseigne.
Les relations ne sont-elles pas définitivement rompues avec l'agglomération bayonnaise ?
Non. C'est regrettable mais on va voir quelles sont les suites à donner.
Avez-vous le sentiment d'avoir été berné ?
La campagne, je le répète, a été très bien orchestrée. Pourquoi le maire de Bayonne a-t-il convoqué les présidents de communautés de communes ce mardi et d'autres une heure avant la réunion décisive du Scot ? Je m'interroge. Deux moments où nous n'étions pas conviés pour défendre notre projet. On ne peut pas dire : « On met tous les commerces et les projets sur Bayonne et aux communautés de communes, vous gardez les logements. » Ce n'est pas notre vision des choses. Si c'est le cas, nous n'aurions plus rien à faire dans ce Scot. Mais il est difficile d'en partir. Nous irons de toute façon au bout de ce projet et s'il faut le faire en dehors du Scot, nous le ferons. On réfléchit actuellement à la meilleure façon de le mener à son terme.
 
(1) Schéma de cohérence territoriale. (2) Commission départementale d'aménagement commercial.
 
Sud-Ouest 26/10/2012 - Par Audrey Ludwig
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